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« Je peux faire entendre la voix de l’agriculture »

Renzo Blumenthal n'est pas seulement l'ex-Mister Suisse le plus connu de tous les temps, il est également très occupé en tant qu'agriculteur.

Renzo Blumenthal fait partie des Misters Suisse les plus connus du pays. Elu plus bel homme de Suisse il y a bientôt 20 ans, il met aujourd’hui sa notoriété à profit pour promouvoir sa passion : l’agriculture. Entre ses 100 vaches, ses idées commerciales, mais aussi la participation à des événements, il ne s’ennuie pas.

Cette année, Renzo Blumenthal compte 47 vaches en gestation. Il tapote affectueusement Irina, qui a déjà quitté l’alpage à la mi-août pour donner naissance à l’un des premiers veaux de l’année. La plupart des animaux en gestation vêleront cet automne. « La naissance d’un veau est toujours un moment particulier empreint de joie », explique, rayonnant, l’agriculteur de 45 ans. Originaire de Vella (GR), il est connu pour son titre de Mister Suisse. « Avoir obtenu le titre de plus bel homme de Suisse en 2005 n’a rien changé à ma passion pour l’agriculture et mes animaux. Bien au contraire. Je profite toujours de mon titre d’ex-Mister Suisse, qui représente une deuxième source de revenus pour moi. Lorsque je participe à des événements, je peux en outre faire entendre la voix de l’agriculture et montrer à la population le travail que j’effectue à la campagne », précise Renzo Blumenthal. C’est notamment ce qu’il a fait en animant les Farming Days, organisés pour la première fois par fenaco en septembre en collaboration avec le Musée Suisse des Transports. « Beaucoup de gens ne savent pas d’où vient réellement le lait », souligne l’agriculteur.

 

 

Métier et vocation
Mais ce que Renzo Blumenthal préfère, c’est être sur sa ferme, entouré de ses 100 vaches Brunes, qui sont redescendues de l’alpage début septembre. Son exploitation laitière et d’élevage se situe dans la région idyllique du Val Lumnezia, dans le village de Vella (GR), à 1250 mètres d’altitude. « Chaque année, je garde environ huit veaux. Quant aux animaux restants, les femelles sont transférées sur d’autres exploitations laitières et les mâles sont destinés à la production de viande », explique Renzo Blumenthal. Issu d’une fratrie de quatre frères, ce père de quatre enfants a lui-même grandi sur l’exploitation. Ayant toujours voulu être agriculteur, il a suivi une formation idoine à l’école d’agriculture du Plantahof (à Landquart) et repris l’exploitation familiale en 2010. Un autre rêve est toutefois venu concurrencer celui de devenir agriculteur : être footballeur professionnel. Il a ainsi joué au Grasshopper de Zurich, puis au FC St. Gallen. Cependant, après s’être déchiré les ligaments, il s’est dédié entièrement à l’agriculture. « J’ai toujours aimé être au centre de l’attention, que ce soit sur le terrain de foot, sur la scène de Mister Suisse ou aujourd’hui, au pâturage », dit-il en riant.

Bio depuis 25 ans
L’ex-Mister Suisse produit selon les directives de Bio Suisse. Son père est en effet passé à la production de lait bio il y a 25 ans déjà. « Comme nous avions peu de grandes cultures et n’avions pas besoin de produits phytosanitaires, la reconversion au bio a été facile », explique Renzo Blumenthal. Aujourd’hui, toutefois, les directives et exigences qui ne cessent de changer sont autant de défis qu’il doit régulièrement relever. En outre, en 2014, il a repris 24 hectares de terrain au cousin de son père, qui prenait sa retraite. En plus des prairies, il cultive aujourd’hui sur ses 64 hectares à côté de l’étable et aux abords du village de l’orge de brasserie et du maïs fourrager. « Mes prairies et le maïs me permettent de nourrir en grande partie mes animaux. L’orge sert à produire ma propre bière bio. Je suis toujours content de mes récoltes, même si le travail est laborieux. Surtout pendant l’été lorsque les adventices pullulent dans les champs et qu’il faut les arracher à la main », déclare Renzo Blumenthal. Il est épaulé par un apprenti ainsi que par ses parents et sa femme dans la mesure de leurs capacités. Et s’il le pouvait, son fils aîné conduirait le tracteur à longueur de journée.

Esprit d’innovation
Renzo Blumenthal est habitué au dur labeur depuis sa plus tendre enfance. Peu après la reprise de l’exploitation, il a réalisé certains investissements, notamment pour compenser ses absences lors de ses mandats en tant qu’ex-Mister Suisse et se faciliter la tâche : la stabulation libre a été modernisée et agrandie. Il a ensuite installé le premier robot de traite de la vallée et appris à ses vaches laitières (devenues nombreuses) à aller se faire traire par le robot toutes les huit heures. Enfin, il a pourvu de panneaux solai­res les toits des bâtiments agricoles et une partie de l’habitation. Les Blumenthal produisent aujourd’hui quelque 77 000 kilowattheures d’électricité, dont profitent quinze ménages. « Les investissements, ça a toujours un prix. Mais produire de l’électricité permet de gagner de l’argent sans trans­pirer », précise l’agriculteur. L’esprit d’innovation des Blumenthal se manifeste également dans la vente de leurs produits. Ainsi, dans leur magasin à la ferme (construit en 2017) et celui en ligne, ils proposent plusieurs fromages de leur exploitation (p. ex. fromage d’alpage, à raclette ou aux fleurs de foin), de la viande et des saucisses, ou encore, de la bière bio et de l’eau-de-vie aux fleurs de foin. L’agriculteur a créé pour ces produits son propre logo « Renzo Blumenthal » avec les armoiries de la famille. Au début, il s’est fait épauler par une agence pour la conception et la communication. « Je sais aujourd’hui comment fonctionne la vente. Et je peux toujours compter sur ma famille pour trouver de bonnes idées », se réjouit Renzo Blumenthal. Membre de LANDI Graubünden, il vend ses produits dans les magasins LANDI et Volg. « Les magasins de LANDI Graubünden possèdent une sorte de petit magasin à la ferme des Blumenthal. Agréable à voir, il attire les client·es », indique l’agriculteur. Il reçoit une nouvelle commande de LANDI chaque semaine. Lui-même est un client régulier pour acheter des semences, des outils, des vis ou encore des bandages. « Nous sommes là l’un pour l’autre », conclut-il.

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