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Story 4 minutes

L’atelier de réparation des vélos LANDI

Au LANDI Service Center à Dotzigen (BE), des milliers de vélos sont réparés chaque année – avec passion par Renate Maurer et son équipe.

Au LANDI Service Center de Dotzigen (BE), plusieurs milliers de vélos sont remis en état chaque année. Ici, on met véritablement les mains dans le cambouis : les mécaniciennes et mécaniciens réparent les freins, les chaînes et les composants high-tech de vélos électriques. Parmi eux, Renate Maurer, qui a renoué avec sa passion après une carrière de plusieurs décennies dans le commerce de détail.

Un léger bourdonnement résonne, auquel se mêle le tic-tac régulier d’un cliquet. Au Velo Service Center de LANDI Suisse à Dotzigen (BE), des odeurs de caoutchouc et de métal, mêlées à une note d’huile, flottent dans l’air. Des vélos de toutes sortes se tiennent entre les postes de travail – du simple vélo de ville à l’e-bike performant. En pleine action, Renate Maurer retire d’une main experte un disque de frein, fronce les sourcils puis trouve la parade : « De l’huile. Pas étonnant que ça fonctionne mal », marmonne-t-elle tout en remplaçant les plaquettes de frein.

Une ancienne passion et des vélos à la pointe de la technologie

Le Velo Service Center LANDI n’est pas un modeste atelier d’arrière-cour. Il emploie onze mécaniciennes et mécaniciens et deux chefs d’équipe. Pendant la haute saison, de mars à août, deux intérimaires viennent compléter les effectifs. Ensemble, ils réparent quelque 10 000 cycles par an. En coulisse, la logistique mise en œuvre est impressionnante. Chaque année, près de 190 camions transportant environ 33 palettes chacun livrent des vélos à réparer ou récupèrent les exemplaires remis en état. En dépit de la charge de travail, l’atmosphère est studieuse et calme. Chaque geste est précis et réalisé sans stress.

Renate est l’une des mécaniciennes à l’œuvre ici. Elle apprécie le travail manuel, la satisfaction de voir le résultat immédiat de ses efforts quand un vélo abîmé roule à nouveau. « En résolvant un problème, on rend quelqu’un heureux », dit-elle. Renate a été la première femme du Seeland à suivre un apprentissage de mécanicienne en cycles, achevé avec succès en 1987. Mais sa carrière professionnelle a d’abord pris une tout autre direction. Renate a travaillé pendant 24 ans comme cheffe de rayon dans le commerce de détail. Elle n’est revenue à sa première passion qu’à 56 ans. « Je n’arrive pas à travailler dans un bureau. J’ai besoin de mettre les mains dans le cambouis », dit-elle en souriant.

Un travail à la fois manuel et intellectuel

Renate débute sa journée de travail en allumant son ordinateur. Elle se connecte, puis passe en revue les commandes, récupère le premier vélo sur le pied d’atelier et commence le diagnostic. Chaque réparation est unique, même si les procédures dans l’atelier sont souvent semblables. « Parfois, il suffit de faire preuve d’un peu d’habileté, mais certains cas sont de véritables casse-tête », déclare Renate. C’est le cas notamment quand des composants électroniques sont concernés. Certains problèmes sont rapidement résolus, comme le remplacement d’une chaîne ou des plaquettes de frein. D’autres sont plus délicats : « L’origine du problème est plus longue à identifier. Dans ce cas, on met le vélo de côté, on prend le suivant, et on y revient plus tard avec un collègue », explique-t-elle. Mais Renate trouve toujours une solution. « Il n’y a pas de problème insoluble », dit-elle avec conviction. Toutefois, tous les vélos n’ont pas droit à une seconde vie. « Nous avons régulièrement des personnes qui ne veulent plus de leur vélo parce que la réparation est trop chère. » 

Depuis l’apprentissage de Renate, l’univers du vélo a énormément évolué. Autrefois, les vélos à trois roues et les vélos de course constituaient l’essentiel du travail d’un atelier comme celui-ci, mais actuellement on voit surtout des vélos électriques à l’électronique complexe : en 2024, ils représentaient plus de 90 % des réparations. « L’électronique implique d’autres méthodes de diagnostic, mais on s’y fait », déclare Renate. Elle indique aussi que certains clients ont des attentes peu réalistes. « Un vélo LANDI est un vélo d’entrée de gamme qui offre une qualité fiable à un prix raisonnable. Il ne peut pas être comparé avec des modèles vendus dans les commerces spécialisés. C’est pourtant ce que font certaines personnes », ajoute Renate avec un sourire en coin.

L’esprit d’équipe plutôt que le stress

Selon Renate, ce qui fait la spécificité de l’atelier de Dotzigen, c’est son esprit d’équipe. Les magasins de vélos plus modestes n’emploient généralement que deux ou trois mécaniciennes et mécaniciens. Ici, toute une équipe est à l’œuvre. Elle dispose d’à peine une heure par demande de réparation. « Même dans le stress, nous nous épaulons les uns les autres », dit Renate. Cette cohésion est valable aussi en dehors du travail. Les collègues prennent leurs repas en commun, organisent des barbecues après le travail ou font du kart ensemble. Renate apprécie tout particulièrement la communication directe entre les membres de l’équipe : « Nous nous parlons toujours ouvertement. Personne ne fait d’histoires inutilement, on se concentre sur le travail. »

Si elle devait construire un vélo ? « Ce serait pour mon petit-fils », dit-elle sans hésitation, tout en serrant une dernière vis et en vérifiant si la roue tourne correctement. Elle retire ensuite le vélo du pied d’atelier et attrape son prochain « patient » : un vélo électrique dont il faut remplacer la cassette. Après quelques gestes assurés, elle procède à un contrôle visuel, suivi d’un signe de tête approbateur. Place au prochain vélo. 

Le Velo Service Center en chiffres

Le Service Center de Dotzigen (BE) traite chaque année près de 10 000 demandes de réparation, dont 91 % concernent des vélos électriques. En moyenne, une réparation dure 64 minutes. Pas moins de 73 % des interventions relèvent des demandes de garantie. Près de 33 000 pièces de rechange sont montées chaque année. Le Service Center a environ un demi-million de pièces détachées en stock. Pendant la haute saison, jusqu’à 13 mécaniciennes et mécaniciens sont à l’œuvre. Avant la livraison, chaque vélo électrique est soumis à un contrôle strict (swiss finish check) : 
vérification du serrage des vis, des freins et contrôle des changements de vitesse, puis un test sur route. Ainsi, ce sont jusqu’à 120 vélos qui sont contrôlés chaque jour. Les priorités sont la précision et la qualité.

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